Loi sur les aménagements des peines : Les acteurs de justice juvénile plaident pour une meilleure information

De l’atelier d’évaluation du projet justice juvénile organisé par YMCA Sénégal, il est ressorti que le retard noté dans l’application de la loi sur les aménagements de peines résulte principalement d’une méconnaissance des acteurs de la loi votée depuis 2001. Selon El hadji Malick Dembélé, coordonnateur des juges d’application des peines du Tribunaux de grande instance de Dakar, les principales raisons de ce qui est considéré comme de la réticence des juges résident en la méconnaissance des textes par certains juges. « Nous avons des textes très riches et qui offrent beaucoup d’opportunités, mais malheureusement, on ne les exploite pas souvent », regrette-il. A cette méconnaissance des textes s’y ajoute une insuffisance des ressources humaines et une instabilité due aux mutations des juges. En outre, dans une région comme Dakar, la situation géographique n’offre aucune garantie de sécurité pour favoriser les aménagements de peines, si on en croit M. Dembélé. Mais cet ensemble de facteurs ne devrait pas constituer un blocage si on cherche à les contourner. Alors que le projet entre dans sa 2ème phase avec un accent particulier YMCA Sénégal a invité les acteurs à faire des propositions qui pourraient faciliter l’application effective des aménagements de peines. Cela d’autant que l’organisation bénéficie d’une habilitation à exécuter des travaux au bénéfice de la société. Pour leur part, les acteurs préconisent l’information. « Il faut sensibiliser les juges, les agents de l’administration pénitentiaire, et tous les acteurs concernés », invite M. Dembélé. Etendre cette information aux jeunes afin de leur permettre d’avoir conscience de leurs droits et devoir. « Beaucoup se retrouve en conflit avec la loi parce qu’ils n’ont pas eu la bonne information », fait remarquer Jean Pierre de cœur de justice. Dans la seconde phase de mise en œuvre du projet, des activités de sensibilisation sont prévues pour une meilleure prise de conscience des jeunes en vue d’une citoyenneté active. Des séances de partages avec les juges sont aussi inscrit dans le programme.