M. Bassene et Dr Cheikh Tidjane Dieye |
En marge de la célébration de son 36ème anniversaire, YMCA Sénégal a organisé le 30 novembre une conférence sur le thème : « Amener les jeunes à élever la voix contre la corruption ». Un thème inspiré de l’alliance africaine qui a axé l’édition 2018 de la célébration de la journée de la jeunesse africaine autour de celui-ci.
Animé par M. Cheikh Tidjane Dieye, Docteur en Etudes de Développement et Directeur du Centre Africain pour le Commerce, l’Intégration et le développement, la conférence avait pour objectif d’ouvrir les yeux des jeunes sur le phénomène de la corruption afin qu’ils puissent en mesurer les enjeux et agir pour l’éradiquer.
L’activité qui a vu la participation d’une cinquantaine de personnes a permis de mieux comprendre la corruption dans un contexte d’ignorance par la plupart. « Pour pouvoir lutter contre la corruption il faut d’abord un effort de compréhension du phénomène », a précisé d’emblée le conférencier. Selon lui, la corruption est d’autant plus complexe que chacun pense en connaitre la définition exacte. Pourtant, selon qu’elle est abordée sous l’angle de l’économique, du droit, de la sociologie, la corruption est appréciée différemment ; légitimé par certains et bannie par d’autres.
Au-delà de l’appréciation différente qu’en font les uns et les autres, d’autres facteurs rendent plus difficile la lutte contre la corruption d’après Dr Dieye. Il s’agit d’abord la nature humaine quelque fois caractérisé par son égoïsme. L’autre défi à la lutte contre la corruption est la nature même du fait administratif. « En matière de corruption la bureaucratie ou l’administration est tellement complexe qu’il est difficile de le comprendre », a confié le spécialiste. A cela s’ajoutent la méconnaissance, les pesanteurs sociales ainsi que la vulnérabilité à la corruption de la sanction.
Face à ces défis, la question qu’on se pose est : Que faire ? Et sur ce point aussi bien le conférencier que les jeunes ont été unanimes sur les réponses.
D’abord il faut insister sur l’éducation et la sensibilisation : « Elles sont là les éléments les plus importants pour gagner la bataille contre la corruption, en cela qu’elles permettent d’avoir une bonne masse critique qui s’interdise des choses et qui s’engage à faire le changement, estime Dr Dieye. L’autre solution préconisée est le durcissement de la sanction. « Il faut des sanctions totales et équitables à tous les auteurs de corruptions pour dissuader ceux qui seront tentés », suggère-t-il. Ces mesures sont d’autant plus nécessaires de l’avis du conférencier que si la corruption n’est pas enrayée et que les ressources aillent au plus grand nombre, l’Afrique ne sortira pas du sous-développement. Dr Dieye a aussi interpellé les jeunes sur leur devoir à refuser la corruption sous toutes ses formes. Cet appel s’explique par le fait qu’on a tendance à banaliser la petite corruption car étant considérée comme à la limite normale. Or ses impacts à long terme sont aussi néfastes que ceux de la grande corruption.
Propositions des jeunes pour lutter contre la corruption
- Fustiger le silence des gouvernements sur certains cas de corruption et de vol ;
- Inscrire la lutte contre la corruption dans le programme scolaire pour l’apprendre aux enfants
à bas âge ;
- Réaliser des spots sur les impacts négatifs de la corruption ;
- Créer des partenariats réels ;
- Durcir les sanctions ;
- Vulgariser les textes condamnant le phénomène ;
- déconstruire la culture de la pauvreté ;
- Etre moins égoïste et penser aux conséquences de nos actes sur nos concitoyens,
- Ressusciter les valeurs sociales comme le sentiment de la honte ;
- Infliger des sanctions sociales aux acteurs de la corruption.
Enregistrer un commentaire